Page:Yver - Un coin du voile.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’il l’eût été devant ces pauvres demoiselles de La Croix-Jacques s’il avait été forcé de se présenter devant elles, avec son respect obligé et contempteur.

« Et dire, pensa Claudia, dire que je n’aurais qu’à passer ma robe de bal en criant : « rien n’est changé, je suis toujours la grande héritière, pour qu’il tombe à mes genoux ! »

En même temps elle observait ses cousines à qui le maître de danse apprenait à poser le pied de travers, semblant leur donner des leçons de maintien. Elle souleva imperceptiblement les épaules. Il lui paraissait absurde que cet homme apprît le charme des mouvements à ces grâces personnifiées qu’étaient les demoiselles de La Croix-Jacques.

Et pendant que son pied gracieux dessinait sans une erreur, infatigablement, le pas de la danse nouvelle, son esprit s’envolait dans la région supérieure où l’on juge de haut choses et gens. Elle comprenait, tout à coup, ce qu’elle n’avait pas encore senti, jusqu’ici, la différence qu’il y a entre la vie intérieure et l’autre, la superficielle, la visible, la seule que