Page:Yver - Un coin du voile.djvu/286

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mier chagrin, et qui essayait encore, sans réussir, des sourires fiévreux.

Elle aussi, la pauvre jolie musique d’adieu, cachait des larmes dans sa chanson.

Je ne savais pourquoi, Jean avait choisi la première heure du lendemain pour partir, c’était donc ce soir même qu’il allait prendre congé de nous. Il vint me remercier de mon hospitalité ; Édith, Lilian et Mabel lui donnèrent tour à tour la camarade poignée de main des Anglais ; Maud restait la dernière. Elle s’approcha lentement de son ami ; ils se regardèrent d’un très long regard mutuel, et ceci je le jure, bien que ce soit un fait incroyable qui me stupéfia, tandis que l’enfant gardait ses yeux de lac, impassibles, dans ceux de Jean je vis des larmes.

— Au revoir, ma petite Maud, dit-il en écrasant de ses doigts les poignets de la fillette.

— Adieu ! fit-elle de sa voix brisée.

— Non, au revoir.

— Adieu ! dit encore Maud une seconde fois.

Encore un « à vendredi ! » qu’il nous lança,