Page:Yver - Un coin du voile.djvu/60

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la supériorité de cette jeune cérébrale l’eût hypnotisée.

Marguerite Odelin de nouveau rougit en répondant :

— Rue Saint-Jacques. Vous n’aurez pas peur de grimper jusqu’à mon septième ?

C’était un de ces jours d’hiver parisien, secs et gris, où, de l’impériale des omnibus, les passants vous semblent pareils à des fourmis noires et empressées grouillant sur l’asphalte blanchi. Les deux femmes, en silence, longèrent le quai des Orfèvres pour gagner le Petit Pont et le quartier Latin. Elles étaient en train de s’étudier l’une l’autre avec l’inquiétude et la curiosité que provoquent ces brusques rencontres féminines. Notre-Dame, devant elles, tendait le rideau géant de sa façade.

Marguerite Odelin habitait, en effet, le dernier étage d’une maison neuve dans la rue vétuste des étudiants. C’était quatre pièces exiguës, garnies d’un mobilier si frêle, si léger,