Page:Yver - Un coin du voile.djvu/99

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entendez, tout écrite et je puis dire que j’y avais « pigé » le point faible de la femme qui, entre nous, était une détraquée intellectuelle — voilà qu’un petit bleu m’arrive signé de mon client. Et j’apprends que madame de Savy, dirigée par vous, a fait une première démarche en vue d’un rapprochement, qui laisse espérer les suites les plus heureuses… Hein, c’est vous qui nous avez joué ce tour-là ?

— C’est moi, dit Marguerite.

Elle n’éprouvait qu’un peu d’embarras à prendre à son compte une telle œuvre, devant ce grand confrère qui la jugeait si novice.

— Mais vite, vite, racontez-moi ce qu’il y a eu.

— Oh ! pas grand’chose. J’ai vu monsieur de Savy. Il n’était point l’homme que j’avais cru. J’ai compris que la subtilité, le raffinement de son esprit, joints à sa violence d’homme ardent avaient créé le drame. Le drame ne reposait sur rien. Cet homme et cette femme demeuraient parfaitement dignes l’un de l’autre. Je suis toujours une petite bourgeoise très imbue des vieux principes de morale… J’ai pensé qu’un