Page:Yver - Un coin du voile.djvu/98

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et modestes — elle riait en nouant la voilette à son canotier de printemps, devant la glace.

— Mademoiselle Odelin, fit la mère Rosalie au seuil de la petite chambre, c’est un monsieur !

Marguerite, qui était pressée, se dit : « Monsieur de Savy, je m’en vais vous expédier, ce matin. »

Et comme elle arrivait en coup de vent dans le cabinet, elle vit Lachelier en long pardessus, son haut de forme à la main, la serviette sous le bras, en homme qui court à l’audience.

— Eh bien ! lui cria la forte voix de baryton si réputée dans l’Ordre, vous en faites de belles, ma petite confrère. Qu’est-ce que j’apprends ? Les de Savy ne plaident plus, on va se réconcilier ; la discorde a éteint son brandon ; c’est le règne du parfait amour qui recommence ; on a découvert qu’on était né l’un pour l’autre, on brûle de resserrer les liens de l’hyménée, chose peut-être accomplie à l’heure où je vous parle… Hier le jour même où je me proposais de voir le président Seauton, pour l’affaire, alors que ma défense était tout écrite, vous