Page:Zévaco - Les Pardaillan - L'épopée d'amour, 1926.djvu/21

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je n’ai nul besoin de ton sang, ce que je vais te demander sera plus difficile à coup sûr que de mourir pour moi.

— Je suis prêt, monseigneur !!"

Et le vieillard se redressa. Le maréchal lui avait dit qu’il avait foi en sa parole, à lui, laquais ! Comme s’il eût été gentilhomme !… de puissance à puissance !

Gilles sentit ses forces d’intrigue se décupler et brûla de se jeter dans la lutte, entrevoyant, au bout de cette lutte, une victoire éclatante, et, au bout de cette victoire, la fortune.

Damville remontait l’escalier de la cave, tout pensif.

"Monseigneur, et cet imbécile ? dit le vieillard, en désignant Gillot, toujours évanoui. Faut-il l’achever ?

— Non, il pourra servir dans ce que tu vas entreprendre. Viens !…"


Nous laisserons le maréchal de Damville aux prises avec sa haine et sa rage, chercher quelque moyen de frapper à mort les Pardaillan et de s’emparer de Jeanne. Nous laisserons également François de Montmorency, la pauvre folle, et Loïse, dans la maison du savant Ramus, où les nécessités de notre récit nous rappelleront bientôt.

Trois jours après les évènements qui se sont déroulés, trois jours après la rentrée triomphale du roi dans sa ville, comme dix heures sonnaient à Saint-Germain-l’Auxerrois, deux ombres marchaient lentement, dans la nuit qui enveloppait les jardins du nouvel hôtel de la reine.

Sur l’emplacement actuel de la Halle aux blés (Bourse de commerce), s’était levé jadis l’hôtel de Soissons, non loin de l’hôtel de Nesle.

Catherine de M2dicis, qui avait l’amour de la propriété, avait acheté les vastes jardins et les terrains vagues, autour de