Page:Zévaco - Les Pardaillan - L'épopée d'amour, 1926.djvu/38

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sorte que Pardaillan ne put le reconnaître.

L’officier s’approcha, escorté d’un procureur tout vêtu de noir, lequel, tirant un papier d’un étui, se mit à lire à haute et distincte voix :

"Au nom du roi :

"Sont déclarés traîtres et rebelles les sieurs Pardaillan père et fils réfugiés en cette maison sous la caution de noble dame de Piennes ; est déclarée non avenue la dite caution, en ce que ladite dame ignorait les crimes précédemment commis par lesdits sieurs Pardaillan ;

"Enjoignons auxdits sieurs de se rendre à discrétion pour être menés au Temple et de là être jugés pour crime de félonie et de lèse-majesté ; plus incendie volontaire d’une maison ; plus rebellion à main armée ;

" Enjoignons aux officiers du guet royal de les prendre morts s’ils ne peuvent les prendre vifs, afin que leurs cadavres soient pendus.

"Et nous, Jules-Henri Percegrain, déclarons avoir ainsi parlé à haute voix auxdits rebelles, et déclarons leur avoir, par dernière indulgence, accordé une heure de réflexion.

"En foi de quoi nous avons signé et remis les présentes réquisitions à gentilhomme Guillaume Mercier, baron du Teil, lieutenant à la compagnie des arquebusiers du roi."

L’homme noir remit son papier à l’officier et se retira près du cavalier au manteau qui demeura immobile.

L’heure de grâce accordée aux rebelles s’écoula promptement.

La rue s’était remplie de monde ; les curieux se haussaient sur la pointe des pieds pour voir si on prendrait les rebelles tout vifs ou si on les prendrait morts.

L’heure était passée, l’officier s’approcha de la porte et frappa rudement en criant :

"Au nom du roi ! "

Le bruit du marteau résonna sourdement dans la maison