Page:Zévaco - Les Pardaillan - L'épopée d'amour, 1926.djvu/40

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étonnés reconnurent l’illustre maréchal de Damville.

"Qu’ordonnez-vous, monseigneur ? demanda l’officier.

— Fouillez cette maison ! " grinça Damville.

La maison fut fouillée ; on n’y trouva personne.

Le maréchal de Damville sortit par la ruelle aux Fossoyeurs. Il était pâle de fureur. Il monta aussitôt à cheval et s’élança dans la direction du Louvre.

Arrivé là, il demanda aussitôt à être introduit auprès du roi.

Pendant ce temps, les fugitifs arrivaient à l’hôtel de Montmonrency, et, les deux femmes installées, tinrent conseil de guerre.

"Ici, dit le maréchal aux Pardaillan, vous êtes en sûreté."

Le chevalier hocha la tête.

"Monseigneur, dit-il, si vous m’en croyez, vous devez fuir. Si vous étiez seul, je ne vous donnerais pas ce conseil…

— Vous avez raison, chevalier, dit le maréchal. Aussi bien, mon intention n’est-elle pas d’exposer ma fille et sa mère. Dès ce soir, je partirai avec elles pour le château de Montmorency. Je compte sur vous pour nous escorter jusque-là. Une fois à Montmorency, nul, pas même le roi, n’osera vous y chercher. Il faudrait une armée pour prendre le manoir."

Il fut donc convenu que le soir, à la nuit tombante, on quitterait Paris.

Dans cette journée, Pardaillan père eut avec le maréchal une mémorable conversation. Le chevalier s’était retiré dans la chambre qu’il occupait à l’hôtel. Loïse venait de se retirer auprès de sa mère. Le vieux Pardaillan demeura seul avec le maréchal et, voyant sortir Loïse, entama héroïquement la question qui lui tenait au cœur :

"Charmante enfant, dit-il, et que vous devez être bien heureux d’avoir retrouvée, monseigneur.

— Oui, monsieur. Heureux au-delà de toute expression.

— Puisse-t-elle, s’écria le vieux renard, trouver un mari digne d’elle ! Mais je doute qu’il existe un homme digne de posséder une beauté si accomplie…

— Cet homme existe pourtant, dit simplement le maréchal. Je connais un personnage étrange qui apparaît comme le type achevé de bravoure et de finesse. Ce qu’on m’a raconté de lui, ce que j’en ai su par moi-même, fait que je me le représente comme un de ces paladins du temps du bon empereur Charlemagne. C’est à cet homme, mon cher monsieur de Pardaillan, que je destine ma fille.

— Excusez ma hardiesse, monseigneur, mais le portrait que vous venez de tracer est si