Page:Zévaco - Les Pardaillan - L'épopée d'amour, 1926.djvu/47

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à rire aussi par politesse. En effet, la première fois vous eûtes ce terrible duel avec ce monsieur Orthès… Et la deuxième fois… au moment où je tendais la main, vous vous élançâtes dans la rue…

— Oui, j’avais vu passer un vieil ami, que je voulais serrer dans mes bras.

— En sorte que nous en demeurâmes là." acheva Landry d’un air si piteux que le vieux routier eut un deuxième accès d’hilarité.

Cependant, on dressait le couvert sur une petite table, tandis que Pipeau reprenant instantanément ses vieilles habitudes, entrait dans la cuisine de cet air hypocrite et détaché des biens de ce onde qui inspirait tant confiance à ceux qui ne connaissaient pas la gourmandise et l’astuce de ce chien.

Pardaillan se mit dont à table. A l’aspect vénérable des flacons que Landry lui-même déposa sur la nappe éblouissante, il comprit qu’il était devenu aux yeux de l’aubergiste un personnage d’importance.

"Hum ! grommela-t-il, l’argent est tout de même une bonne chose ! Avec de l’argent qu’il me suppose, j’achète à crédit le respect et l’admiration de ce digne homme. Que serait-ce si j’étais réellement riche ! "

A ce moment Huguette entra dans la salle.

"Toujours fraîche, rose et tendre comme un jeune radis qui croque à la dent", dit le vieux Pardaillan.

Huguette, sans s’étonner de la bizarrerie de cette comparaison, sourit et soupira :

"Il paraît donc que vous nous abandonnez ?