Page:Zévaco - Les Pardaillan - L'épopée d'amour, 1926.djvu/50

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douleur et d’épouvante…

Pardaillan avait, d’un coup de pied, renversé la table dont toute la vaisselle s’était écroulée.

Huguette s’était enfouie dans la cuisine.

Les trois enragés portaient coup sur coup.

"Cette fois, pas de caution ! ricanait l’un.

— Cette fois, pas de quartier ! " hurlait le second.

Le premier, c’était Maugiron. L’autre, Quélus.

Le troisième, qui ne disait rien, mais qui s’escrimait avec une rage froide, c’était Maurevert.

Ils étaient entrés à tout hasard dans l’auberge, sachant que la Devinière avait été longtemps le quartier général des Pardaillan.

A défaut du chevalier, ils trouvaient le père et, sans plus de réflexion, s’étant consultés d’un rapide regard, ils le chargèrent.

Pardaillan, affaibli par les blessures qu’il avait reçu à Montmartre, se contenta d’établir un peu de défensive.

Il avait sur sa poitrine trois pointes menaçantes.

A chaque coup qui lui était porté, il paraît s’il pouvait, ou reculait d’un bond.

La bataille était silencieuse, cette fois. Les trois s’étaient résolus à tuer leur père en attendant le fils, et ils gardaient toutes leurs forces, tout leur sang-froid, jouant serré, cherchant le coup mortel.

Pardaillan reculait donc. Malheureusement, ses trois adversaires s’étaient placés en bataille entre lui et la porte de la rue. Il était donc repoussé peu à peu vers le fond de la salle, où la porte se trouvait ouverte. Il la franchit et se trouva alors dans cette salle où, au début de ce récit, nous avons montré le banquet des poètes de la Pléiade.

Cette salle franchie, il pénétra dans la suivante et parvint enfin dans la dernière pièce.

"Cette fois, nous le tenons", dit Maurevert, les dents serrées.

"Allons, pensa Pardaillan, le chevalier et moi, nous ne mourrons pas ensemble ! "

A ce moment, il vit une porte s’ouvrir, et, sans hésitation, se précipita dans le réduit obscur qu’il entrevoyait : c’était un sombre cabinet où se trouvait l’entrée de la cave, d’une part,