Page:Zévaco - Les Pardaillan - L'épopée d'amour, 1926.djvu/64

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Je croyais alors que la paix était possible entre les huguenots et les catholiques. La paix avec les huguenots ? Délire ! Rêve insensé ! Il faut que l’hérésie ou l’Eflise triomphe ou meure !

— Madame !… Vous m’épouvantez !… Il est impossible que les choses en soient là parce que j’ai eu horreur de tout le sang qui se versait !

— Impossible ? N’avez-vous pas lu les lettres que les ambassadeurs de tous les États apportent ? Que nous dit le roi d’Espagne ?… Qu’il préparer une armée pour rétablit le règne de Dieu compromis par notre faiblesse.

— Je ferai la guerre à l’Espagnol !

— Insensé ! Que nous dit Venise ? Que nous disent Parme et Mantoue ? Que nous disent les États de l’Empire ? Tous, tous, tous nous blâment, tous nous menacent.

— Je tiendrai tête à l’Europe s’il le faut !…

— Tiendrez-vous tête au Souverain Pontife ? gronda Catherine. Vous relèverez-vous de l’excommunication dont il vous menace ?

— Par l’enfer, madame ! Le pape est le pape, et, moi, je suis le roi de France !…"

Et, cramponné à la balustrade, Charles se raidit davantage.

"Silence ! dit-il. Je veux qu’on se taise autour de moi ! J’ai décidé la paix, et la paix se fera dans mon royaume ! S’il faut faire la guerre à l’Espagne, à l’Empire, au pape lui-même, je ferai la guerre !

— Avec quoi ? dit Catherine d’une voix glaciale.

— Avec mes armées, avec ma noblesse, avec mon peuple !…

— Votre peuple !… Venez, sire ! Et vous allez entendre ce qu’il veut ! "

En même temps la reine saisit la main de son fils avec un geste d’irrésistible autorité et, l’entraînant, elle lui fit traverser plusieurs pièces.

Catherine s’arrêta dans une grande salle qui donnait sur le côté du Louvre opposé à la Sein.