Page:Zaccone - Éric le mendiant - Un clan breton, 1853 .djvu/131

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par les amis de mon père, prouvez que vous ne me trompez pas et que vous dites la vérité.

— En croiras-tu l’anneau d’Œlla et l’épée de ton père ? demanda le plus vieux.

— Je les en croirai ! dit Hlodowig.

Et comme on lui présentait l’anneau et l’épée, Hlodowig les saisit avec une émotion haletante :

— Ô mon père ! s’écria-t-il, ô Œlla !

Tous les spectateurs de cette scène n’osèrent ni élever la voix ni faire un pas ; chacun respectait la douleur dont il était accablé.

Cependant le vieux guerrier franc s’approcha de lui.

— Hlodowig, dit-il, nous suivras-tu maintenant.

— Oh ! dit Hlodowig avec enthousiasme, voilà bien l’anneau d’Œlla, voilà bien l’épée de mon père ; partout où brilleront cette épée et cet anneau, j’irai !

Puis se tournant vers le comte Érech :

— Comte, lui dit-il, voici des guerriers qui vont m’escorter au pays des Francs. Pour votre royale et noble hospitalité, merci ! et si, dans l’avenir, le secours de quelques guerriers hardis et courageux vous était nécessaire, rappelez-vous que vous avez en moi un ami généreux et dévoué !

— Mon fils, repartit le vieux comte, ne parlez pas d’avenir à un vieillard dont les jours sont comptés, et qui ne verra peut-être pas se coucher le soleil qui se lève en ce moment. Vous êtes au commencement de la carrière que j’ai terminée, et mes pieds sont poudreux et je suis loin de la route. Allez donc où la jeunesse, les plaisirs et les combats vous convient ; marchez droit dans le chemin que vous avez à parcourir ; allez devant vous sans trop regarder ce que vous laissez derrière : le regret ne doit pas naître votre âge.

Hlodowig s’adressa alors au fils :