Page:Zaccone - Éric le mendiant - Un clan breton, 1853 .djvu/132

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— Alain, lui dit-il, je vais combattre les ennemis de mon père : ils ont de nombreux troupeaux, et nous leur enlèverons de riches dépouilles. Si ces expéditions lointaines tentent votre courage, venez avec moi, et, je vous le jure, la place que vous occuperez sera digne de votre valeur.

Le regard d’Alain s’alluma à cette proposition, mais il se contint aussitôt, et réprimant ce premier mouvement :

— Je combattrai les ennemis de mon père et les miens, répondit-il ; je défendrai notre pays de l’Armor, et si les dépouilles que j’enlèverai à mes ennemis sont moins riches que celles dont vous parlez, du moins je ne quitterai pas le pays de mes ancêtres, et je mourrai là où ils sont morts !…

Un festin somptueux fut aussitôt servi, et dès que les préparatifs du départ furent terminés, de nouvelles fanfares se firent entendre, et Hlodowig et ses compagnons, ayant salué leurs hôtes, montèrent à cheval et s’éloignèrent.

Pialla les suivit longtemps du regard, jusqu’à ce qu’enfin elle les eût vus disparaître, prenant la voie romaine qui conduisait vers Kerhaès.