Page:Zaccone - Éric le mendiant - Un clan breton, 1853 .djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LA FUITE


Depuis longtemps Hlodowig avait salué les hôtes des montagnes d’Arrès, et Pialla était tombée dans une sombre tristesse dont rien n’avait pu la distraire ; elle semblait avoir renoncé au commerce de ce monde, et ne voyait plus que rarement le comte Érech et son fils Alain.

Le comte vieillissait chaque jour davantage, et Alain lui-même, soit ennui, soit dégoût de la vie qu’il menait, soit impatience ou désir d’une plus noble destinée, avait interdit les bruyantes orgies de la ferme, et les chasses plus bruyantes encore. L’échanson demeurait oisif, étonné de ce changement subit, et Guenhael murmurait tout bas, oubliant quelquefois de demander sa coupe de cervoise aromatisée.

On était alors au commencement de l’été ; les feuilles poussaient aux arbres comme par enchantement, l’herbe verdissait dans les champs, les épis