Page:Zamenhof - Discours lors du premier congrès universel d’espéranto, paru dans L’Espérantiste, octobre 1905.djvu/14

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de ces milliers d’années commence à se réaliser. Des hommes appartenant aux pays et aux nations les plus divers se sont rencontrés dans cette petite ville du littoral français, et ils sont en face les uns des autres, non pas comme des muets ou des sourds, mais ils se comprennent, ils se parlent comme des frères, comme des membres d’une même nation. Il arrive souvent que des hommes de nationalités différentes se réunissent et se comprennent ; mais quelle énorme différence entre leur entente réciproque et la nôtre ! Généralement ne se comprennent alors qu’un très petit nombre des personnes réunies, celles qui ont pu consacrer beaucoup de temps et d’argent à l’étude des langues étrangères ; les autres ne prennent part aux réunions que corporellement et non par leur cerveau ; tandis que dans notre