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Page:Zanta - La Science et l amour.djvu/39

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de pensées, d’aspirations, de vouloirs qui dorment incompris, car ils ne s’échangent point dans ma vie quotidienne. J’en souffre et suis ainsi à la merci des réactions les plus pénibles et les plus inattendues. Voilà le grand danger pour nous, les femmes de la génération nouvelle, nous avons des mères qui n’ont point connu les tourments, ni les joies de la vie de la pensée, nous leur demeurons étrangères dans la plus intime et profonde partie de nous-mêmes. Nos pères, accablés par le poids des affaires et les responsabilités qu’elles entraînent en ces temps de guerre, n’ont plus le loisir de se pencher sur nous ; nos frères sont sur le front, alors nous sommes seules, si seules qu’il nous faut chercher hors du foyer, au hasard, chez nos compagnons d’études, l’amitié dont il est impossible à nos cœurs de se passer.