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Page:Zanta - La Science et l amour.djvu/40

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II

6 novembre. — Au soir du grand jour qui devait être pour moi fécond en émotions de toutes sortes, je me trouve dans un tel état d’indifférence que je me demande si les faits qui ont marqué cette date valent la peine d’être notés. Quelle leçon pour ma folle imagination ! Voilà bien l’histoire de toutes mes désillusions. Je me fais des idées graves sur des événements très ordinaires, j’y pense avec enthousiasme, puis l’événement se produit et mon rêve, en face du fait, m’apparaît si disproportionné que j’en pleure ! Cette fois, j’ai pris le bon parti, j’en ris. Je me moque de cette rêveuse, de cette incorrigible idéaliste que je suis. Mais oui, vous aviez raison, chère Lampe, de me renvoyer à l’école des criticistes et des positivistes, j’y apprendrai au moins quelque chose : la méthode qu’il faut suivre pour ne plus « s’emballer ».

C’est à dix heures, amphithéâtre Turgot, que devait avoir lieu mon premier cours. À neuf heures et demie, j’étais sous la voûte en face de la librairie