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qui répondit : « Si demain tu vois le Koba et que tu ne le tires pas, ne rentre pas chez moi ».

Le lendemain, le jeune homme tira le Koba et le blessa. La gennia accourut furieuse et cria : « Quel est le méchant qui a blessé mon bœuf ? Ce ne peut être que le fils du vieux chasseur ». Elle courut pour le prendre, mais il grimpa dans un arbre : la gennia ne le vit pas et rentra chez elle. Le jeune homme revint chez lui, mais la gennia l’aperçut et se mit à sa poursuite. Ils coururent toute une journée.

Comme il passait à côté d’une troupe de jeunes filles qui dansaient dans la brousse, elles lui crièrent : « Pourquoi cours-tu ? ». Il répondit : « Une diablesse me poursuit, plus grande que tout ». Les jeunes filles lui dirent : « Reste avec nous : qui est plus fort que nous ? » Il continua sa course.

La gennia survint et leur demanda : « Vous n’avez pas vu le jeune homme qui a blessé mon bœuf ? » « Oui, dirent les filles, mais il est passé ». « Puisque vous ne l’avez pas arrêté, dit la gennia, vous aurez chacune une maladie différente ». Les unes eurent les mains contractées, d’autres devinrent four-