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Le premier dioula qui avait sur lui le couteau, rentre chez lui : sa mère lui dit : « Qu’y a-t-il de neuf ? Comme Koli s’est bien moqué de toi ! Quel malin tu fais ! ». Il la jette à terre, lui coupe le cou et la tue. Tout le monde s’écrie : « Es-tu fou ? tu as tué ta mère ! ». Il répond : « Je ne l’ai pas tuée : ma mère est méchante : quand je voudrai je la ressusciterai ». « Fais cela devant nous », disent les gens. Il frappe trois fois sa mère, mais elle ne revit pas. Il dit à ses gens : « N’en dites rien », et cache le cadavre.

Le second dioula vient lui dire : « Prête moi le couteau » ; il lui arrive comme au premier, de même au troisième.

Ils sont en colère et disent : « Nous allons tuer Koli, car il s’est trop moqué de nous ». Ils prennent leurs fusils et vont trouver le chef de son village : ils racontent l’affaire en ajoutant : « Il faut qu’il ressuscite nos mères, ou nous le tuons. Le couteau est une plaisanterie ». Le chef du village l’envoie chercher.

Koli dit à sa mère : « Va te cacher dans la fosse ». Il va auprès des dioulas. Le chef lui expose la plainte des dioulas qui