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lxxxiv
DISCOURS


que j’aurai occafion de parler de la Religion de ces Peuples, je me contenterai de rapporter ce que j’ai vu, ou ouï dire,

    l’Être ſuprême. Il ſubſiſte encore ; mais il a été enſeveli ſous le ſable & ne paroît plus. Faites-en revivre la mémoire, renouvellez les ſacrifices qu’on y offroit alors, & vous vous aſſurerez un ſort fortuné. Le Roi charmé de ce qn’il venoit d’entendre, demanda quels étoient ceux qui avoient fait batir ce Temple, &oiictoit precifemene l’endroic ou il avoit ecd ban. Ce font vos ancetres, grand Roi, repondi’t Bramnia, qui le firent batir dans le premier age du Monde, & q’li proeurerent par-la aux hommes le honhcur de voir fur la Terre l’fitre fuprcme en perfonne, & nn moyen fur de fe fauver. Allez done, renojveilez encore une fois la memoire d’un lieu fi refpectable y faites y defcendie de uouveau l’licre iupreme,& vous leur procurerez le meme bonheur. Lc moyen dc trouver un Temple enfeveli fous le fa’jle, repondit le Roi avec inquietude 1 Je ne faurois jamais en venir à bout, fi vous ne vous donnez également la peine dc me !e montrer. Bramma lui en donna plufleuis indices, & lui dit enssfin qu’il trouveroit dans un étang tout ajpres le la montagne Nilo une tortuc auiH ancienne que le Monde, qui pourroit le lii montrer.

    Le Roi fatisfait rendic grsce a Bramna, & s’en fut. II ne fut pas lo-ig-tems a chetcher l’etang dont Bra Tina lui avoit pirle . il y viten erFec une Tottue d’une grolfeur pro.figieufe, qui l’ayant appercu s’approclia des bords, Sc lui on demanda qui il etoit, d’où il venoit, & ce qu’il clierchoit dans ce lieu. Je fuis Roi de nailfaicc, repon Jit I.idro Doumeio ; majs je ne fuis par ecat que ispeclieur, & le plus grand des picheurs. Le Dicu Btamma m’a dit en general, »3 qu’il y avoit un liej fa :ri fir la montagne Nilo, mais il n’eft point entre dans un plus grand detail, & m’a renvoye aupres de vous, m’aifurant que vous eciez »3 parfaitement au fait de tout cela, Sc parfaitement en etat de m’y mettre. Jc fuis chirme. Prince, repoidir la Tortue, que vous me fournifliez une occa(ion de contribuer ai bonheur des homm.s, & a leur utilite. Je ne fuis pas ea « ecat de remplir couc-a-fair vos vcejx, parce que mou grand age m’a fait perdre la memoire, mais je vous donnerai au moins quelques indices fur ce que vous m’avez demandc. II y avoit autrefois fur la montagne Nilo un Temple fameux par foil e.lat & par fes richelfes. Le Dieu a quatre bras, le Dieu des Dieux y faifoit fa deineure ; tous les Dieux venoient alfidument lui rendre leurs hommages ; e’ecoic de tous les lieux le plus frequence, & e’ecoic la commundmenc que les Dieux venoient fe fatisfaire & : concenter Leurs pallions. Depuis lorg-tc.Tis la mer a couvert ce lieu facie, & : le Dieu n’y recevant plus les facrifijes de perfonne, s’eft retire dans lc Veikountan : je fcai en general que ce Temple eft enfonce’ environ une heue fous le fable : mais je ne mc fouviens »3 pas preafemenr de l’endroit où il eft Je vous enfeignerai cependanc un moyen m fur de le de :ouvrir. Vous trouverez aupres <le l’etang appelle Matkondeo, une Corneille qui jouit de l’immortalité^ ; interrogez-la fur tout cela, & vous apas prendrez fiirement d’elle tout ce que vous fouhaitez fcavoir.

    Le Roi fut tout de ſuite chercher l’étang dont on lui avoit parlé, & y trouva en effet une Corneille, que le nombre de ses années avoit fait blanchir. Il la ſalua profondément, & lui dit : Corneille qui jouiſſez de l’immortalité, vous voyez devant vous un homme que le chagrin dévore, & il n’eſt que vous qui puiſſiez me ſoulager. Quel eſt donc le sujet de vos peines, reprit la Corneille, & que puis-je faire pour cela ? Je vous le dirai, répondit Indro Doumeno ; mais je vous prie de ne me rien cacher ſur tout de ce que je vous demande, & de me dire au vrai ce qui en eſt. Dites-moi donc d’abord quel eſt le premier