Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/131

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PRÉLIMINAIRE.


ſans porter de jugement. La comparaiſon que j’ai faite de ce que les Voyageurs diſent de la Religion & des ufages

    Roi qui a régné dans ce Pays, & qu’eſt-ce qu’il a fait. La Corneille qui fe reſſouvenoit parfaitement des hiſtoires de l’ancien tems, lui dit : le premier Roi qui a régné dans ce Pays s’appelloit Soturanouno. Il eut pour fils Bichio Bahu, & de celui-ci naquit Indro Dumeno, qui ayant toujours eu pour Bramma a quatre viſages, une piété ſincere, s’eſt depuis quelque tems retiré aupres de lui, & eſt allé jouir de la préſence de ce Dieu. Ce Soturanouno dont je vous ai parlé gouverna ce Pays avec beaucoup de bonté, & avoit pour ſes Sujets la vraie tendreſſe d’un pere. Parmi les grandes aftions qu’il a faites il y en a une en particulier qui eternifera a jamais fa memoire :c’cit. qu’iJ a eu la gloire de faire defcendre le Dieu des Dieux du Veikountan, pourle faire habiter fur la Terre. Il lui avoit fait batir fur la montagne Nilo un Temple magnifique : les murailles en &oient d’or, & l’inte.rieur etoit enrichi de tout ce qu’il y a de si plus precieux en pierreries. Les ages fe font fuccedii les uns aux aucres ; & tandis que tout a peri, ce Temple a toujours fubfifte. II fubfifte encore aujourd’hui : mais depuis long-tems la mer l’a enfeveli fous le fable, & il ne paroît plus. Depuis ce tems le Dieu qui l’habitoit a quitté a la verite ce lieu charmant, & n’a plus habite dans ce Temple ; mais il ne voulut pas quitter une montagne qu’il avoit confacree par fa prefence, & y refla fous la metamorphofe d’un arbre. Un jour le Penitent Markondeo, qui depuis nombre de fiecles faifoit penitence fur cette montagne, voyant que cet arbre ne donnoit point d’ombre,en fut indigne j fouffla fur lui S : le reduifit en cendres. Cependant, comme cet arbre etoit Vifchnou, etoit l’litre fupreme, & que par-la il devoir etre immortel de fa nature, il ne fut pas tout teduit en cendres, & il en oft refte encore le tronc. Je ne me fouviens pas de l’endroit ou etoit cet arbre ; mais je fcais bien qu’il a ete reduit en cendres en partie, & que e’etoit une metamorphofe de Vifchnou. Vous fouviendriez-vous, dit le Roi, de l’endroit ou dtott le Temple, & pourriez-vous me le montrer ? Qui fans doute, reprit la Corneille j vous n’avez qu’a me fuivre, & il ne faudra pas aller bien loin. Des qu’ils furent arrives a l’endroit, la Corneille fe mit a creufer la montagne avec foil bee, & apres avoircreufe une lieue de prnfondeur, elle lui fit voir Ic Temple magnifique qui avoit fervi de demeure a Narajon le Ditu des Dieux, & la couvrit de nouveau. Le Roi convaincu de la verite dc tout ce que la Corneille venoit de lui dire, & charme d’avoir trouve ce qu’il fouhaitoit, s’adreiTa encore a elle, & lui dit : voudtiez-vous me dire encore de quels moyens je pourrai me fervir pour reveiller dans l’efprit des Peuples, la memoire d’un lieu fi facie, & lui rendre fon premier eclat, Ce que vous me demandez, repondit la Corneille, eft au-deiTus de moi. Mais allez trouver Bramma, &. il vous dira ce que vous aurez a faire pour cela 3i.

    Dans le Ch. IV. Chumontou, qui paroit etre de ces Indiens r.otnnics Gdiiigxeuls, qui ne reconnoilTent que l’Etre fupreme, refute Is rccit de Biache par des taifons d’abfurdite & d’impoflibilite ; raifons que l’on peut allcguer contrc toute merveille, contre tout fait hois du cours de la Nature, & oppofe a ce que nous penfons d’apres ce qui fe pane tous les jours fous nos yeux.

    Le titre du cinquieme Chapitre eft,«De l’Hiftoirede la Villede Pouroufchotforaa & du Dieu Zaguatnato, appellc ici Jeangtena, & fon Temple, la Pagode noire ».

    Biache continue. « Endro Doumeno convaincu de la verite de ce que la CorJ3 neille lui avoit dit, fuivit le dernier confeil quelle lui donna, & fat de nouveau trouver Brarama. Apres lui avoir ofiertplufieurs fois fes adorations & Gas