Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/63

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PRÉLIMINAIRE.


Lorfque la nature de la maladie qui regnoit dans le Vaiſſeau, fut connue, on appliqua ſûrement les remedes, & la

    2°. de ce que la plupart de ces Soldats lorſqu’ils ſont dans l’Inde, ne ſe regardent plus comme faiſant partie de leur Nation, & n’ont, même dans un avenir éloigné, aucune vue d’intérêt qui les y attache.

    Voici, je penfe, de quelle maniere on pourroit parer ces inconveniens ; il faudroit avoir egard à l’âge, à l’état & aux bonnes ou mauvaifes qualités de ceux que l’on enrole pour l’Inde. Ainfi fur cent ſoldats il y en auroit foixante-quinze d’ages de quinze ans ou plus, jufqu’a vingt-cinq ; & vingt-cinq,de vingt-cinq ans ou plus, jufqu’a quarante. Le plus grand nambre, pour fe faire plus aifement ail climat, doit etre d’un age oii le temperament ne foit pas encore forme. Les vmgtcinq foldats, de vingt-cinq ans a quarante, feront des perfonnes connues, que le dcfirde faire uue petite fortune portera a pallet aux Indes. Le meme motif doit animer au moins la moitié des jeunes. Le refte peur etre compofe de gens abfolument du peuple &, fi Ton vent, de quelqucs en fans de famille, qui, pour des fauces graves, mais paflageres, meritent cetre efpcce d’exil ; mais point de fcelerats decides, ni degens accoutumes aux prifons & aux coups. Comme les foldats pris dans cette dernieie clafle feront le petit nombre, il n’eft pas a craindreque leur exemple ou leurs difcouis faffem beaucoup d’impreffion. Enfuite le moyen d’engager des hommes fairs & des jeunes gens de families honneres mais pauvres, k s’enroler pour les Indes, feroit, en fixant le terns de leur fervice par exemple, a (ix ans, de leur montrer ce terme comme le commencement de leur bonheur. La Compagnie fe chargeroit pendant ce tems de faire valoir dans l’Inde. a un interet honnete, par exemple, a vingt-cinq pour cent, une partie de leur paye, & ce qu’ils auroient pu tirer des debris de leur fortune. Au bout de fix ans, on leur remetrroi tee fond en les ramenant en France. Alois on en verroit qui demanderoient comme une grace de recommencer un nouvel engagement, & ce feroient ordinairement les meilleurs fujets. De cette maniere, ceux auxquels l’inconftance crop commune dans notre Nation, donneroit du degoiit pour ces Contrees, retenus dans leur devoir par l’efperance, au lieu de deferter, reviendroient enrichir leur Patrie, encore vigoureux 5 ‘ fix annees n’alterant pas le temperament. Les autres dejà fairs au climat pourroient fervir utilement, & apres uue feconde cpreuve de fix ans, etre admis dans l’Etat Major. Parcetarrangemenr,il n’y auroit point de pauvre parmi les Soldats ; rien ne les porteroit à aller chercher fortune chez l’Etranger ; la crainte de perdre le fond que la Compagnie feroit valoir pour eux, les attacheroic : & comme le paffsge de l’Inde en qualité de foldat, n’auroit plus rien d’humilianc ; cet e^at deviendroir, une reffource honnete contre les coups de la fortune, & pourroit avec le rems, donner aux Colonies des Membres 5c meme des Chefs expérimentés. Je ne parle pas du courage propre à la Nation, & qui, pique par l’interet perfonnel, feroit en tems de guerre autant de Citoyens, de Soldats, qui le plus fouvent ne font que mercenaires ; des habitans des Colonies, dont plufieurs ayant fervi, fe rappelleroient aifement leur premier metier. Les Comptoirs feroient mieux fervis par des Employes dc trente-cinq ans qui auroient pafl’i douze ans aux Indes, qui fouvenr auroienr appris dans les rerres la Langue du Pays ;les foldats feroient mieux commandes par des Officiers formes au fervice dans l’Inde pendant douze ans, que par ceux qui nouvellement arrives d’Euiope, ne peuvent etre au fair du local qu’apres bien du terns, & dont les premieres annees dans l’Inde ne font le plus fouvent qua charge a la Compagnie. Voilà, comme l’on voir, des Soldats Citoyens dans l’Inde, propres au Commerce, qui redeviennent peres en France, qui peuvent l’etre utilement dans l’Inde, & qui meme mettent la Compagnie dans le cas d’y envoycr moins d’Officiers., moins d’Employes, 5c dc dim inuer par-la les frais de fes Comptoirs.