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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/107

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LE BOUTE-CHARGE

nez long d’une aune : il vient de perdre 500 francs en pariant sur Nébuleuse, au grand prix. Car en dehors de son étude, maître Civey se livre à une foule d’occupations parmi lesquelles le domino et les courses tiennent le premier rang. Il faut le voir, dans la saison, envoyer et recevoir dépêches sur dépêches. Presque toujours il est roulé. N’importe, il a un fétiche, étudie une combinaison ; il prendra sa revanche… vous verrez, un jour… ou l’autre… Au revoir, mon cher… très pressé ; le commandant n’est pas commode… au revoir ! au revoir !

Mais quel est cet individu à mine patibulaire qui s’avance vers moi, un ballot sur l’épaule, l’échine courbée de nombreuses salutations ! — Il me l’apprend bientôt lui-même et m’annonce avec un fort accent d’outre-Rhin, qu’il est un « bovre gommis foyageur qui fend des imaches padriotiques. » Une méfiance instinctive me vient contre cette figure chafouine aux yeux vivant derrière un cercle de paupières rouges ; et, bien qu’il se prétende