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LE BOUTE-CHARGE

comme si on l’eût vu pour la première fois :

— Mais qu’est-ce qu’ils mangent donc là, vos hommes ? Ça sent joliment bon.

Il attendait anxieusement. Le journal tremblait.

— Tenez, monsieur, si vous voulez y goûter ?…

— Avec grand plaisir !… Ce n’est pas que j’aie grand appétit… Oh ! mon Dieu, non, mais cela est si bon !…

Quand il avait fini, il s’en allait en saluant majestueusement.

Était-ce un maniaque ? un diplomate de la misère ?… un homme à la mer ?… Nous ne l’avons jamais su.

Onze heures viennent de sonner. C’est le moment où les officiers venus au quartier pour la manœuvre, ou le rapport, une revue ou un tour de manège, franchissent la porte pour aller déjeuner. La différence des caractères perce encore dans la manière de saluer le factionnaire qui reste au port d’arme devant la défilade. Celui-ci porte lestement le pommeau