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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/128

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LE BOUTE-CHARGE

carrière à votre imagination, vous vous complaisez dans la recherche de l’obscure solution. Vous aimez à vous demander quel cœur a battu sous le dolman du dragon étendu à vos pieds. Vous fouillez vainement les pages obscures de son roman. Vous cherchez à reconstituer son histoire.

La voici.

C’était un homme des champs, nourri des fortes émanations du chêne et du hêtre, les veines gonflées de souffles purs et vivaces, le sang riche de toutes les vitalités qu’exhalent les sillons fauves dans la plaine tourmentée par la charrue.

Quelle belle et sauvage existence dans la première enfance, au milieu des grands coqs superbes et des oies majestueuses ! Quels triomphes dans ce coin de basse-cour qu’il n’eût pas cédé pour un empire ! Plus tard, ont commencé les courses à travers champs, les pillages de cerisiers, les journées volées au maître d’école pour aller tomber un nid. Puis après cette guerre cruelle et charmante livrée