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LE BOUTE-CHARGE

donnent l’exemple des larges enthousiasmes.

Tourne le dos aux quelques mauvais camarades qui se font devant toi les échos de douleurs chimériques. Regarde ceux qui font luire à tes yeux les splendides visions de l’avenir, écoute ceux qui t’apprennent tous les jours que tu es une des représentations de cette idée vague en toi jusqu’ici : Patrie. Souviens-toi… les scènes militaires autrefois entrevues, les défilés sur la place d’armes de la ville, le régiment qui passe, couvert de sueur… Tout cela te paraissait superbe, alors. Et maintenant, tu laisses le froid t’envahir, tu songes que les coulisses du métier sont écœurantes ; parce que tu prêtes l’oreille à je ne sais quelles doléances qui gémissent en toi-même ; parce que tu fermes ton esprit et ton cœur à ces puissantes rumeurs du quartier, qui te crient : « Vous êtes quelqu’un sur qui nous comptons, et le pays attend que vous vous instruisiez pour lui être utile plus tard… » Et tu te laisses terrasser par l’ennui apparent de la vie de garnison — qui n’est au fond que l’ennui de