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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/148

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LE BOUTE-CHARGE

satisfaction qui peut parfaitement se traduire par « Enfin ! » Leurs ébrouements ressemblent à s’y méprendre à ce tapage de chaises retournées, de soupirs, d’éternuements qu’on entend dans une église après un sermon ennuyeux. Et comme les gaillards reprennent alors toute leur gaité, toute leur bonne humeur !

À ce moment, il se produit presque toujours un fait absolument curieux. Un certain nombre de malins, des rusés ont profité de la durée du passage pour dénouer méthodiquement le nœud de bridon qui les attache. Au cri « À l’abreuvoir » ils laissent tout à coup tomber leur lien défait depuis longtemps, se sauvent tête baissée, renversent ou évitent tout obstacle sur leur passage, et arrivent aux auges. Là, avant qu’on ait eu le temps de les rattraper, ils boivent à grandes gorgées, ils boivent avec furie, avec frénésie. Toute cette manœuvre n’a qu’un but pour eux : arriver premiers à l’écurie.

Et devinez pourquoi. Est-ce la faim qui les talonne ! Est-ce un amour immodéré de litière,