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LE BOUTE-CHARGE

pas un. Cependant, à l’époque où les chevaux sont montés par des recrues, Pistolet, même parvenu au terrain de manœuvre ne perdait pas tout espoir de carotte. On voyait quelquefois un cheval traverser au grand galop les rues de la ville, ayant sur le dos un malheureux conscrit secoué, ballotté, accroché à la 5e rêne, au grand ébahissement des populations. C’était Pistolet qui rentrait victorieusement, trouvant ennuyeux d’exécuter les mêmes voltes pendant des heures entières, et qui déposait au seuil de l’écurie, son cavalier pâle d’épouvante.

Autre type de rossard : le célèbre Pontin. Celui-ci faisait toujours des siennes à l’école d’escadron. Bien qu’il possédait un fort beau galop qu’il savait parfaitement adopter quand il était en liberté, il affichait une profonde horreur pour ce genre d’allure lorsqu’il s’agissait de l’employer dans le rang. C’était surtout au moment d’une belle charge qu’il renouvelait ses mauvaises plaisanteries. Lorsqu’il entendait le cri « Pour l’attaque ! » tandis que