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LE BOUTE-CHARGE

puis, là, trottinant d’une allure candide en bonne bête paisible qui rentre en son domicile.

Lorsque Nankin était dehors, le garde d’écurie ne se donnait même pas la peine de courir après lui : c’était chose inutile. Il attendait que le brigadier de semaine vint à passer et lui rendait compte de l’escapade. Le brigadier montait alors aux chambres du 2e peloton du 4e escadron et jetait ce seul avertissement : « En bas, pour Nankin ! » On savait ce que cela voulait dire. Le peloton entier — une trentaine d’hommes — avec ses trois brigadiers en tête descendait, s’armait de bridons, de chambrières, de bâtons, de cravaches, de balais, de fourches ; la chasse commençait : une battue en règle et savamment combinée. Il fallait d’abord trouver le fugitif que l’on découvrait le plus souvent dans une cour éloignée, aux confins du quartier. Alors, il s’agissait de le cerner, opération difficile ; car Nankin, dédaigneux de tout engin de correction, se lançait avec furie au milieu des chasseurs, fai-