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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/169

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LE BOUTE-CHARGE

Nous commençons à embarquer nos bêtes. Presque toutes entrent sans difficulté dans les wagons ; mais quelques-unes renâclent violemment en posant le sabot sur les planches mouvantes du pont mobile qu’une vingtaine d’hommes transportent en un instant de portière en portière. Les récalcitrants s’arrêtent court, se campent sur leur devant, refusent de pénétrer dans ce trou sombre qui ne leur rappelle en rien leur bonne écurie. Alors, ce sont des efforts, des cris, des encouragements prodigués à l’opiniâtre animal, en même temps que des coups de cravache sur la croupe. Enfin hissés, portés, vigoureusement poussés, littéralement enlevés, les peureux sont introduits malgré leur résistance et prennent leur place en soufflant.

À part ces quelques incidents, tout se passe en bon ordre, avec une merveilleuse rapidité. Bientôt les selles sont placées en pyramides sur les solides bottillons de paille préparés depuis longtemps en prévision du départ. Les wagons sont fermés, et les hommes, à leur tour, vont