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LE BOUTE-CHARGE

d’une quête, prononce un discours intraduisible qui fait verser à la vieille des larmes d’attendrissement. Celle-ci, malgré ses 70 ans, tint à honneur d’ouvrir le bal avec M. le Préfet d’Eure-et-Loir qui prenant son rôle au sérieux cherchant des poses majestueuses et diplomatiques.

Cette plaisanterie sera peut-être blâmée par les censeurs sévères. Mais il faut tenir compte du milieu où se passa cette charge bouffonne, et surtout, de cet esprit gouailleur du soldat qui cherche une distraction aux ennuis forcés d’un long séjour dans une ferme perdue en pleine Beauce. Toujours est-il que la mère Ledru raconte encore à qui veut l’entendre qu’elle a été décorée pour services exceptionnels rendus à l’armée française. Bien malin qui pourrait la détromper.

Le régiment est arrivé de gîtes en étapes, de bonnes en mauvaises fortunes, de réceptions cordiales en revêches accueils jusqu’à la plaine choisie pour champ d’opération. On nous accorde un jour de repos que nous consacrons à