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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/215

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LE BOUTE-CHARGE

dont j’avais émaillé mon discours ? Onques ne l’ai su.

Après avoir passe l’inspection de mes hommes, je m’installai sur une chaise à la porte du corps de garde et me mis à lorgner sournoisement la fenêtre dont je n’étais séparé que de la largeur de la rue, attendant le retour de la jolie tête brune. J’avais à me venger de cet accès d’hilarité dont j’étais au fond très vexé, et je comptais la regarder avec tout le dédain que je pourrais mettre au service de ma vengeance.

La rieuse reparut enfin. Elle commença par examiner la droite de la rue, puis la gauche ; je devinais le résultat de cette manœuvre qui avait évidemment pour but de lui permettre d’étudier sans avoir l’air la bête curieuse qui avait provoqué son fou rire. En effet, les yeux noirs finirent par s’arrêter sur moi. De mon côté, je l’observai fixement. Mais si j’écartai avec le plus grand soin toute expression impertinente de mon regard, je ne manquai pas d’y mettre une certaine malignité. Elle parut