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LE BOUTE-CHARGE

pressent et tendent l’oreille. On entend la voix grave et singulièrement chaude du colonel, qui s’élève dans le silence et la paix du quartier. Dans ses paroles, les cinq cents auditeurs remarquent une amitié rude, une tristesse indéfinissable qui, peu à peu, les gagne.

Le colonel parle.

— Vous allez quitter le régiment pour rentrer dans vos familles. J’ai tenu à vous dire que vous êtes tous de braves gens et que vos chefs sont contents de vous. Je vous félicite, et vous remercie aussi du courage et de la bonne humeur que vous avez toujours apportés à l’exécution de vos devoirs. — Dans la vie civile, soyez ce que vous avez été ici : d’honnêtes et vaillants citoyens. Portez partout où vous irez les principes de discipline et de bonne conduite que l’on vous a enseignés, et songez que vos officiers se sont dévoués à un travail pénible pour faire de vous des hommes forts et utiles. N’oubliez pas que vous venez d’accomplir seulement la première période de