Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
LE BOUTE-CHARGE

digne, calme, les plis lourds de sa soie frangée résistant à l’action du vent.

L’étendard s’arrête devant le colonel qui incline la pointe du sabre bas, très bas vers la terre.

À son tour l’étendard salue le régiment. Et dans ce salut, il semble dire à tous :… « Me voici. Vous n’avez plus rien à craindre : je suis avec vous. Partout où vous me suivrez, vous trouverez honneur et gloire. Au plus fort du danger, je soutiendrai vos courages. Dans la défaite, je vous sauverai de la défaillance, et dans le triomphe, je guiderai vos pas enivrés. Vous êtes mes fils. Et je suis pour vous plus que votre mère et votre famille, je suis le Régiment, je suis la Patrie. »

Oh ! à la vue de l’Étendard, qui n’a senti ses paupières se gonfler, ses yeux se mouiller ! Qui n’a senti trembler cette main qui ne devrait jamais trembler, la main qui porte le sabre !

À la vue de l’étendard, les cavaliers courant à travers la mitraille, dragons chevelus, cuirassiers bardés de fer, hussards et chasseurs