ceinture, casque à la tête. La cour se remplit d’ombres qui gesticulent et s’agitent confusément. La tumultueuse élaboration s’acheva enfin et s’apaise. Les escadrons se forment ; l’ordre s’établit. On n’entend plus que la voix des sous-officiers faisant l’appel de leurs pelotons.
— Mon lieutenant, il ne manque personne.
Le régiment est à cheval tout entier, prêt à partir, ses fourgons attelés, sa forge au milieu de la cour. Il y a alors un moment d’émotion involontaire. Dans l’obscurité, on jette un dernier coup d’œil au quartier. On va partir. Où va le régiment ? Vers quelle expédition lointaine ?
Qui le sait ? Le colonel seul…
— Messieurs les capitaines-commandants, dit le colonel, veuillez vous réunir autour de moi…
Il tire sa montre.
— Messieurs, j’ai fait sonner à onze heures dix. Il est minuit quinze. Le régiment a été prêt en soixante-cinq minutes. Le deuxième