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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/65

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LE BOUTE-CHARGE

Le triomphe de Pornet, c’était le coup du tabac.

Vers midi, l’adjudant faisait irruption au corps de garde et interpellait le sous-officier :

— Dites donc, maréchal des logis, vous n’avez pas visité Pornet avant de le renfermer ?

— Mais si, mon adjudant.

— Comment se fait-il qu’il fume ?

— Pornet fume !

— Dam, vous pouvez voir.

En effet, Pornet, accroché aux barreaux de sa fenêtre, lançait à travers le grillage des bouffées de fumée bleuâtre et considérait tranquillement l’adjudant qui blanchissait de colère.

— Vous voyez bien qu’il fume, n’est-ce pas ?

— Hélas, oui, mon adjudant ; ou, du moins, sa fenêtre fume !

— Pas de jeux de mots, maréchal des logis. Pornet fume. Or, s’il fume, c’est que vous ne faites pas votre service. Vous serez consigné huit jours.

C’était d’une logique impitoyable et il n’y avait rien à répliquer. De la sorte, le mouche-