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LE BOUTE-CHARGE

vite, au reste, merveilleusement propre, toujours exact, donnant l’exemple de cette obéissance sans murmure qui est la grande force de l’armée, fut remarqué de son officier de peloton qui lui dit un jour :

— Mais pourquoi ne suivez-vous pas le cours des élèves-brigadiers ? Vous êtes un bon soldat : vous seriez un bon brigadier.

Marc répondit en rougissant.

— Mon lieutenant, je sais à peine lire ; et je ne sais pas écrire.

Mais à partir de ce jour, son esprit fut hanté de ce rêve ; devenir brigadier. Dans son imagination encore enveloppée des langes de l’ignorance, c’était là comme un nec plus ultrà imposé à son ambition. Marc ne disait rien à ses camarades, de crainte de se faire blaguer. Mais il commença à suivre assidûment les cours du 1er degré qui, dans l’éducation admirablement prévoyante du service militaire, sont destinés à donner une première base d’instruction à ceux qui arrivent sans savoir lire et écrire.