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LE BOUTE-CHARGE

et tant du règlement, le colonel nomme brigadiers les dragons Royer… — Marc sent ses tempes qui battent, il écoute ardemment ; — les dragons Royer… Duquet… — Eh bien, et lui ! — Lacourt… Debreuil… etc.

La décision est lue. Le chef ferme son cahier… « A vos chevaux ! »

Tumultueusement, les cavaliers se rendent au pansage et commentent les nominations. Marc entend autour de lui les félicitations qui s’adressent à celui-ci, à celui-là, à Royer, a Lecourt ; et lui… lui ! Il n’est pas passé !

Ce fut une heure cruelle pour le pauvre garçon. Il y avait tant de choses pour lui dans ce fait si simple et si minime : être brigadier ! Il voyait là une consécration de son travail, un couronnement à ses efforts, une récompense qui lui paraissait due. La mauvaise chance allait-elle donc l’empoigner de ses doigts crochus ? Est-ce qu’il allait souffrir, comme là-bas, à l’usine ? Adieu donc les rêves dorés ; adieu sa belle foi dans le régiment ; adieu cette croyance vague à une résurrection