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LUCIUS.


mant la porte, elle me laisse dehors et s’en va. Quelque temps après, elle revient et me dit d’entrer. Je la suis dans la maison, je présente mes salutations à Hipparque et je lui remets ma lettre. Il allait se mettre à dîner et était assis sur un petit lit étroit, sa femme près de lui. La table n’était pas encore servie. Après avoir lu la lettre : « Cet excellent Décrianus ! s’écrie-t-il, c’est bien le meilleur des Grecs ! Il a raison de m’adresser en toute confiance ses amis. Tu vois, Lucius, ma maisonnette ; elle est petite, mais disposée à bien accueillir ses hôtes. Par toi elle deviendra un palais, si tu en supportes patiemment le séjour. r> À ces mots, il appelle la servante : « Palestra, donne à notre ami une chambre et portes-y son bagage. Ensuite tu le mèneras au bain ; car la route qu’il vient de faire n’est pas courte. »

III. Aussitôt la jeune servante Palestra me précède et me montre une charmante petite chambre : « Toi, me dit-elle, voici le lit où tu coucheras ; quant à ton valet, je lui mettrai ici un matelas et un coussin. » Je pars ensuite pour le bain, après lui avoir remis le prix de l’orge pour mon cheval, et je lui laisse le soin de transporter tout mon bagage dans la chambre. Une fois lavé, je retourne sur le champ à la maison : Hipparque m’embrasse et me fait mettre à table à côté de lui. Le repas n’était point par trop frugal ; vin vieux et bon. Après dîner, on se met à deviser, tout en buvant, comme il est d’usage en bonne hospitalité. La soirée se passe ainsi à boire, à causer ; puis on va se coucher. Le lendemain Hipparque me demande où j’ai l’intention d’aller, et si je ferai long séjour auprès de lui. <( Je m’en vais à Larisse, lui dis-je, et je me propose de rester ici quatre ou cinq jours. »

IV. Ce n’était là qu’une feinte ; car je désirais vivement au contraire y prolonger mon séjour, dans l’espoir de rencontrer là quelqu’une de ces célèbres magiciennes et de voir quelque merveilleux prodige, par