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LUCIUS ou L’ANE.


TRADUIT DE LUCIEN.




I. Je partis un beau jour pour la Thessalie, où j’avais à régler quelque affaire de famille avec un habitant du pays. Un cheval me portait, moi et mon bagage ; un domestique m’accompagnait. Tout en cheminant, je fis rencontre d’autres voyageurs qui suivaient la même route pour se rendre chez eux, à Hypata, en Thessalie. Nous fîmes vie commune, et, marchant ainsi de compagnie, nous pûmes achever sans trop d’ennui cette route fatigante. En approchant de la ville, je demande à mes Thessaliens s’ils connaissent un habitant d’Hypata du nom d’Hipparque ; car j’apportais du pays une lettre d’introduction pour loger chez lui. Ils me répondent qu’ils connaissent Hipparque et le quartier qu’il habite ; qu’il est assez riche, mais qu’il vit seul avec sa femme et une servante unique ; car, ajoutent-ils, c’est un avare fieffé. Nous arrivons ainsi aux portes de la ville : à l’entrée était un jardin, avec une petite maison d’assez bonne apparence : c’était là que demeurait Hipparque.

II. Mes compagnons me font leurs adieux et continuent. Moi, je m’approche de la porte et je frappe. Rien ne paraît : à la fin cependant une femme m’entend à grand’peine et se décide même à arriver. Je lui demande si Hipparque est à la maison. « Il y est, me dit-elle ; mais toi, qui es-tu ; que lui veux-tu ? — Je lui apporte une lettre du sophiste Décrianus, de Patras. — Attends-moi là, reprend-elle ; » et, refer-


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