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Page:Zidler - Le Cantique du doux parler, SIL.djvu/12

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l’auteur aimé des Deux Frances, le barde patriotique dont les chants émouvants ont fait vibrer les milliers d’auditeurs du mémorable Congrès de la langue française, tenu à Québec en l’été de 1912. Pour les uns et les autres, enfin, il est un poète de race, qui sait traduire en vers souples et musclés, en rythmes variés et choisis, en images éclatantes et précises, les pensées les plus élevées et les sentiments les plus nobles.

Nous devons cependant signaler l’attrayante et captivante singularité du présent recueil. Les vers qu’on va lire sont écrits par un Français. C’est un poète de France qui célèbre la Revanche des Gaules, le Français de Normandie, la « prompte et rude étreinte » des barons francs en la Princée d’Achaïe, le Français de Roland et celui de Joinville. C’est un poète français qui évoque l’Hôtel de Rambouillet, les « beaux vers immortels, aussi durs que l’airain », de Malherbe ; « les vocables choisis » et « l’ample période » de Balzac ; la « gerbe de glaneur, cueillie dans la moisson des mots », de Vaugelas ; la « voix tour à tour d’or, de cristal et d’airain » de Bossuet ; la « phrase conquérante, à la souple harmonie » de Chateaubriand. Mais n’est-ce pas un poète canadien qui fait revivre dans sa langue harmonieuse et forte le passé glorieux du Canada français ; qui suit « dans un décor d’admirable nature, les pas du