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Page:Zidler - Le Cantique du doux parler, SIL.djvu/13

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Découvreur sur des bords inconnus » ; qui nous le montre agenouillé devant la Croix et jetant aux brises laurentiennes « la prière du Christ en syllabes de France » ? N’est-ce pas un poète canadien qui nous conduit en Acadie et nous introduit dans la compagnie du Bon Temps, où nous rencontrons Champlain, Hébert, le sire de Poutrincourt, et Lescarbot, l’ami des Muses, surtout lorsqu’elles s’appellent les « Muses de la Nouvelle France » ? N’est-ce pas un poète canadien qui nous redit le martyre de « Jean de Brébeuf, l’apôtre à la fois doux et fort » ; qui consacre à l’immortalité les dix-sept héros dont Dollard fut le chef, et fait rayonner d’un pur éclat leurs dix-sept noms, « noms français, dans la gloire à jamais triomphants » ; qui chante Marie de l’Incarnation et Jeanne Mance, François de Laval et Frontenac, Jolliet et d’Iberville, Montcalm et Lévis ; qui nous raconte en vers claironnants l’épopée de Carillon, « que les siècles diront un miracle français » ? N’est-ce pas un poète canadien qui, en quelques petits poèmes exquis, fait collaborer à la survivance et à la conservation nationales nos chères chansons populaires ?…

Nous avons donc ici deux poètes en un seul, ou mieux un poète à deux muses, la muse française et la muse canadienne, dont les souffles s’unissent, dont les inspirations se confondent et font de ce