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Page:Zidler - Le Hochet d’or, 1895.djvu/18

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LE HOCHET D'OR


Dis-moi, berceau mystérieux,
Où déjà, dans l'ombre du voile,
Je crois voir éclore l’étoile
Qu’attend mon regard curieux,

Ah ! dis-moi le secret, que couvre
Ton abri de tulle brodé!
Montre-moi l'enfant demandé
Dans les plis du lin qui s’entr’ouvre!

Apprends-moi, sur ton oreiller
Qui toujours m’attire et m’enchaîne,
Quel poupon à l’aube prochaine
Doit en souriant s’éveiller!

Que sera-t-il? que sera-t-elle?
Quel gracieux représentant.
Demain, ce soir, dans un instant,
Rendra notre race immortelle?

Blotti dans le duvet frileux,
Verrons-nous, partant pour la gloire,
Un galant à moustache noire,
Une demoiselle aux yeux bleus ?

Est-ce quelque grand capitaine,
A qui nous mettrons le bavoir,
Et qui, quelquefois, devra voir
La verge de Croquemitaine ?