Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/105

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La prescription ! mais c’est superbe. C’est l’indulgence plénière.

C’est la Répression qui n’ose plus.

Le « Droit de punir » chancelle.

Comment condamner des gens à plus de dix ans d’emprisonnement si, passé ce terme fatidique, hors les geôles et loin de Deibler, on reconnaît que les contumaces — avec leurs économies, peuvent se refaire une honnêteté ?

La Vie redresse comme elle tord.

Anastay se serait amendé… bien qu’officier, c’était possible.


Parmi la douzaine de filles tuées, en ces dernières années, dont on ne trouva pas l’assassin ou pour lesquelles peut-être on guillotina quelqu’innocent, combien furent frappées par le diligent policier ? On ne le saura sans doute qu’à l’époque des successives prescriptions.

Mais tout se tient. Tout est dans tout. La correspondance saisie chez Rodot a permis non pas de prouver qu’il était l’auteur de la mort de Marie Bigot, de Louise Lamier et des autres ; mais de se rendre compte du procédé qu’il employait couramment pour entrer en relations avec de pauvres diablesses — des filles, comme on les appelle.