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Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/27

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Demandez les journaux du soir !


Un homme qu’on appelle déjà, dans le monde spécial du Croissant, la Providence des Journalistes, c’est ce Vacher dont les exploits étayent les colonnes des gazettes.

On sait qu’un monomane se vante d’avoir tué, mutilé, violé filles et garçons selon ses courses. Besace à l’épaule et couteau prompt, la rage au ventre, on nous le montre faisant son tour de France. C’est une exhibition de choix. La publicité est de luxe. On s’ingénie.

À quand le cinématographe ?

Des gens d’ordinaire plutôt mornes, articliers et reporters, trouvent la veine, retrouvent la verve.

Les chroniqueurs se ragaillardissent.

Ces lascars qui croient écrire parce qu’ils tartinent du raisiné, se lèchent les moustaches en pondant. Depuis Tropmann, rien d’aussi vaste, d’aussi prenant. Les plumitifs secouent la torpeur de leur anémie cérébrale. Ils ont de l’imagination. Chaque jour ils ajoutent un chapitre, un nouvel épisode au drame, un os de plus au chapelet. Ils se surmènent et perdent notion de la distance et du temps. À écouter la presse. Vacher tuait, le matin, à Marseille, violait à Bordeaux vers midi