Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et, le soir, près de Roubaix, mutilait un jeune berger.

Quel estomac !

Le mieux, c’est que Vacher, quand on le questionne, semble se payer la tête du juge qui veut prendre la sienne :

— Oui, oui, c’est bien moi qui ai massacré la demoiselle et cette vieille femme dont vous me parlez et aussi le petit garçon et puis encore cet autre, si ma mémoire me sert bien. Que voulez-vous ? c’est plus fort que ma volonté. Je ne peux résister au désir de faire tous les jours des victimes. Au reste, je suis un fou conscient…

Le sarcasme de telle réplique échappe sans doute au fin juge. Les magistrats devraient pourtant comprendre — eux qui voient partout des coupables, des individus à frapper, eux qui se ruent sur le prévenu comme sur la proie — qu’ils sont des Vacher à leur façon.

Seulement, ils ne sont pas conscients…


Éventreur et grippeminaud, chers confrères, préparent ainsi, dans le recueillement des cabinets de juge d’instruction, l’horrifique liste des crimes ;


Aux petits journaliss’ ils donnent la pâture.


Ce n’est pas dix assassinats comme, ici, très modestement, nous l’annonçons en vedette. Le