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Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/86

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civil, tous les costauds du bas Meudon et du quartier des Écoles agissent sans penser à mal.

Ainsi la jeune France s’amuse.

Les bacheliers donnent le ton ; regardez-les ! c’est un monôme — les étudiants fêtent, ce soir, je ne sais quelle promotion qui assure à la patrie un lot de futurs magistrats ou de prochains officiers…, donc ils chantent des refrains obscènes, poussent des cris d’animaux et, marchant en file indienne, s’en prennent sauvagement à des femmes, à des jeunes filles qui rentrent tranquilles chez elles. Le monôme devient une ronde, une ruée anonyme : vingt mains farfouillent aux jupes, pincent les jambes… on rigole !

Dans le joyeux pays Latin, le droit s’apprend dans la rue. Les thèses des étudiants fourmillent d’arguments touchants. Avant de porter le bonnet de juge, les clercs portent leur berret comme les souteneurs, en banlieue, savent honorer la casquette.