Page:Zo d’Axa - Endehors.djvu/177

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primesautières révoltes au ronron des hypocrites bienveillances.

Le jour où, sur les planches du théâtre, on exhiberait le « mineur hâve » et ténorisant échappé au grisou, il y aurait gros succès ; de jolis yeux verseraient des larmes, les nerveuses sensibleries se détendraient : le bourgeois manifestant sa bonne volonté, sa pitié, en applaudissant à craquer des gants et quelque riche dame du monde résumant l’intérêt qu’on porte aux mineurs en enlevant le cabotin maquillé noir.

Notre société a besoin, pour ses nerfs, de ces petites émotions-là ; mais on les doit doser.

Vous, les hommes de la mine, les vrais, vous êtes trop nature. Ce n’est pas vous qu’on veut voir. Votre figuration troublerait. Vous feriez peur !

Il faut les mineurs de bon ton, aux dessous galants, sortant des coulisses. Il ne faut pas les compagnons maigres surgissant des puits sinistres.

En vérité, compagnons maigres ! on ne vous connaît pas.