Page:Zo d’Axa - Endehors.djvu/75

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… Lors, sous prétexte de saisir un emblème séditieux, des sergents de ville font irruption dans le cabaret où les trois compagnons étaient tranquillement attablés, loin d’un groupe de manifestants à drapeau. Quand après une courte bagarre ces derniers eurent fui avec leur chiffon, quand les gendarmes à cheval furent accourus sabre au vent, ce sont eux, les trois compagnons, les sans-drapeau, ce sont eux seuls qui — contre dix, s’en vont lutter.

Decamp, quittant le café, fait un pas dans la rue.

Les gendarmes tirent. Le brigadier de gendarmerie décharge cinq fois son revolver.

Decamp riposte.

Maintenant il a brûlé ses cartouches, son poignard est tombé de sa poche, il bat en retraite. Un agent, baïonnette au canon, lui barre le chemin et cherche à l’embrocher. Decamp réussit à parer les coups et saisissant la baïonnette, désarmant l’agent, il tient encore pied jusqu’au moment où n’en pouvant plus, perdant beaucoup de sang, cerné, attrapé à bras-le-corps il succombe enfin sous le nombre.