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Page:Zola - Contes à Ninon, 1864.djvu/95

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LA FÉE AMOUREUSE

qu’une fée pour en faire de pareille. Elles se trouvaient placées côte à côte et si près l’une de l’autre que leurs feuilles se mêlaient. C’étaient là des fleurs merveilleuses qui devaient rester épanouies et échanger éternellement leurs parfums et leur rosée.

Quant au comte Enguerrand, il se consola, dit-on, en contant chaque soir comme quoi le géant Buch Tête-de-Fer fut occis par un terrible coup de Giralda, la lourde épée.

Et maintenant, Ninon, lorsque nous gagnerons la campagne, nous chercherons les marjolaines enchantées pour leur demander dans quelle fleur se tient la fée Amoureuse. Peut-être, mon amie, une morale se cache sous ce conte. Mais je ne te l’ai dit, nos pieds devant l’âtre, que pour te faire oublier la pluie de décembre qui bat nos vitres, et t’inspirer, ce soir, un peu plus d’amour pour le jeune conteur.